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lundi 25 avril 2011

Conférence de l'ASSOPIC sur l'eau

I GEOLOGIE

Hervé Jourde, maître de conférences à l’université de Montpellier 2, Directeur de Recherche en Hydro-sciences.

En résumé, nous vivons sur des roches carbonatées appelées karst. Elles forment des blocs peu perméables creusés de galeries : les drains par lesquels l’eau des précipitations s’écoule. Il a donc des réserves souterraines conséquentes et contrairement aux idées reçues que les nappes phréatiques sont à sec, les eaux karstiques se rechargent très facilement aux saisons de printemps et d’automne. L’Hérault n’est absolument pas en stress hydrique même si la pluviométrie est en baisse depuis les années 70.

Du fait de cette configuration lorsque les précipitations sont trop intenses, elles créent une pression importante, des inondations et des ‘boulidous’ (endroit d'où l'eau sort en bouillonnant) se produisent. Un important vocabulaire local a vu le jour progressivement. On peut trouver des renseignements historiques sur le site suivant :

http://lofab.free.fr/Articles/Lexique.htm

Pour l’instant il y a 4 forages de prélèvement : celui du Triadou, de St Clément, de St Gély, et des Matelles.

II ENJEUX HISTORIQUES ET POLITIQUES

Thierry Ruf, Directeur de Recherche à l’IRD.

Autrefois (Il ya 300 ans) il y avait tout autour de Montpellier des communautés paysannes qui utilisaient l’eau du Lez. Les paysans approvisionnaient Montpellier en produits frais mais la communauté urbaine grandissant, l’eau était détournée des terres agricoles. Il y eut une véritable bataille pour l’eau entre les paysans et la ville. La ville remporta la bataille créant ainsi un désert agricole car la paysannerie locale quitta progressivement l’arrière pays autour de Montpellier.

Dans les années 60, on détourna les eaux du Rhône, en créant le réseau BRL (Bas Rhône Languedoc) : le canal Philippe Lamour. Aujourd’hui cette eau mélangée aux eaux du Lez approvisionne la ville de Montpellier. Sa gestion est assurée par le groupe Véolia.

La gestion des eaux par les compagnies privées est assez contestée actuellement, nombreuses voix s’élèvent pour critiquer ce fonctionnement car le groupe facturant la ville n’a pas grand intérêt à assurer la maintenance. (Sur Montpellier il y a actuellement 25 % de pertes en eau sur les conduites souterraines, ce qui peut paraître énorme !) La ville de Paris, elle, est revenue à une régie locale. Le contrat de la société Véolia avec la ville de Montpellier prend fin en 2014 : à savoir s’il sera reconduit et à quelles conditions ?

Voir le documentaire Water Makes Money de Leslie Franke et Herdolor Lorenz à ce sujet. http://www.watermakesmoney.com/fr/le-film.html

La gestion de l’eau suscite de nombreuses questions

- d’ordre géographique : l’aménagement du territoire, l’importance du SCOT. Le paysage : réinstaller des réservoirs comme il en existait à flanc de montagne dans les Cévennes ce qu’on appelait les ‘gourgues’ ?,

- d’ordre sociologique : éducation à faire autour de l’eau, ne plus la percevoir comme un fait acquis mais comme une ressource, lutter contre le gaspillage, réduire notre consommation.

- de santé publique et d’environnement : utiliser l’eau karstique nécessite moins de traitement que l’eau du Bas Rhône, il paraît nécessaire également de préserver la nature autour des zones de captage. Exemple cité dans Water Makes Money : la ville de Munich a aidé les paysans situés autour des zones de captage à passer à l’agriculture biologique, actuellement l’eau captée arrive au robinet de l’usager sans traitement. Inversement, les eaux de Jacou ont été définitivement polluées dans les années 60 par une usine de peinture.

- d’ordre agricole : l’irrigation des terres. Syndicat paysan vs syndicat intercommunal, communautés paysannes vs communautés urbaines. Il est nécessaire de passer à de nouvelles pratiques agricoles moins gourmandes en eau et en produits chimiques.

- d’ordre politique : gestion publique, privée ?? économie libérale ou régie municipale ??

Aujourd’hui il est question de poursuivre le réseau BRL jusqu’à Béziers : projet Aqua Domitia car ce serait moins coûteux que d’aménager le territoire, créer des réservoirs, financer une communication pour éduquer les consommateurs et les responsabiliser face à l’utilisation de l’eau. Cependant les traitements au chlore seront inévitables si on utilise l’eau du bas Rhône. Ce projet n’est pas nouveau il avait été question il y a quelques années de poursuivre le canal jusque vers Barcelone.

Une concertation avec le public sera organisée en septembre prochain. A ne pas manquer !!

L'ASSOPIC devrait organiser une nouvelle conférence précisément sur la qualité de l'eau.

Plus d’information :

http://web.mac.com/t.ruf/iWeb/Enjeux-eaux-regionLR/F0983E34-CCFE-41FC-8EE6-FD3C56397CB0_files/alternativesAquadomitia-V4.pdf

lundi 14 juin 2010

Solutions locales pour un désordre global : compte rendu

Après un bref résumé sur l'histoire des produits chimiques utilisés en agriculture, Coline Serreau nous emmène en Inde, au Brésil, en France et en Ukraine à la rencontre de personnes qui ont décidé de lutter, à leur manière, contre l'industrie pharmaceutique des pesticides et des engrais chimiques.

Constat :

  1. La révolution verte est un leurre: les industriels de la chimie ont fait croire qu'ils pourraient apporter des solutions pour accroître les rendements pour le bien de tous mais il semble qu'ils se soient bien moins souciés de la nature qu'enrichis au profit des populations et des agriculteurs.
  2. Les sols traités par les produits chimiques sont morts. Il n'ont plus de vie, plus d'insecte fertilisant la terre, plus de microorganisme. Ils ont été stérilisés. Les plantes y poussant sont des plantes malades.
  3. La place des femmes dans la culture : dans de nombreuses parties du monde la femme était la gardienne des semences, voire en Inde ou en Afrique, c'étaient elles qui cultivaient les champs. Les hommes lui ont pris sa place pour apporter des techniques qui, au final, ont appauvri les sols et les familles de cultivateurs, en les rendant dépendants des industries chimiques ou des semenciers.Les fermes avant s' auto-suffisaient, s' auto-géraient : l'élevage faisait partie intégrante de la culture de la terre. Les fermes d'aujourd'hui sont soit des fermes d'élevage, soit des fermes de cultures. L'agriculture s'est cloisonnée au détriment des sols qui ne bénéficient plus du lisier animal.
  4. Le respect de la terre et de l'animal n'existe plus (agriculture et élevage intensifs : mutilation des porcs ou des poulets, empoisonnement des sols et des nappes phréatiques, non respect des rythmes biologiques...)
  5. Dépendance vis à vis de l'importation : en France comme en Chine, notre agriculture ne suffit plus à nourrir les populations locales. L'activité agricole a tellement diminué que la France est devenue dépendante des pays étrangers pour se nourrir.
  6. Dépendance vis à vis des grandes surfaces : nous ne savons plus faire nos courses ailleurs que dans les supermarchés. D'autre part, la France dispose d'une autonomie de 5 à 7 jours seulement en ce qui concerne l'alimentation, ce qui pourrait s'avérer dangereux en cas de problème.
  7. Dépendance vis à vis des semenciers : une poignée de multinationales contrôle la plupart des semences mondiales et les vend très chères. De plus, les semences doivent être inscrites au catalogue officiel national des espèces et variétés ou au catalogue communautaire. Il est interdit de cultiver des espèces qui ne font pas partie du catalogue.

Les solutions :


  1. Revenir à la terre : accroître les terres cultivables, apprendre deux métiers : paysan et informaticien pourquoi pas ??, se prendre en charge soi-même : se nourrir est un droit mais devient surtout un devoir de l'individu.
  2. Revenir à du local : favoriser l'agriculture locale pour nourrir les familles, les villes.
  3. Réapprendre les connaissances et les techniques des anciens : nourrir les sols de fumier, de compost, de bois raméal fragmenté pour reconstruire l'humus de la forêt qui est riche en élément nutritif pour les plantes et nécessite peu d'eau et très peu d'engrais, ne pas faire de labour, laisser le repos nécessaire à la terre après la culture.
  4. Redonner une dimension plus sage au commerce international, lutter contre l'aberration des longs trajets y compris les produits bio provenant de pays étrangers.
  5. Réintroduire l'élevage dans les fermes de culture.
  6. Acheter ses produits de saison en dehors de supermarchés et favoriser les circuits courts, l' essaimage d'AMAP. Enfin le pouvoir appartient aux consommateurs. Si les consommateurs boycottaient, les grandes surfaces seraient obligées de s'adapter à un nouveau marché dicté par le consommateur.
  7. Rendre les semences anciennes et non OGM accessibles à tous gratuitement.


Le débat nous a conduit à conclure :

  • Effectivement, il devient nécessaire de devenir un individu responsable, non pas au sens individualiste, mais au sens d'acteur responsable.
  • Agir devient un acte politique (envers le bien de la cité, de la société, de la communauté) cela afin de compléter et donner du poids au travail que certaines politiques essaient de mettre en place.
  • Le retour au local semble évidemment pertinent mais il ne faut pas oublier d'étendre cette démarche politique au commerce international, en d'autres mots se soucier aussi du sort des paysans cultivateurs de café ou chocolat ou autres produits ne pouvant être cultivés sur nos terres. (Consommer des fruits et légumes locaux tout en consommant du café toute la journée sans se soucier de sa provenance, de ses conditions de culture ou des conditions de ses cultivateurs est incohérent.)
  • Garder un regard critique sur les fausses idées circulant sur internet ou à la télé (ex: les biocarburants sont bons pour la planète et ne mettent pas en danger les cultures vivrières des populations produisant les matières premières nécessaires aux biocarburants),
  • Jardiner en rapport avec les techniques de préservation des sols et de l'environnement.
  • Manger des fruits et légumes de saison
  • Faire preuve de bon sens dans nos actes de la vie courante.

vendredi 20 novembre 2009

Propos reportés de Yann Arthus Bertrand

réponses de Yann Arthus Bertrand à Daniel Schneidermann et Dan Israel dans l'excellente émission Arrêt sur Images le 26 juin dernier.

Est-ce qu’il y a des responsables à ce qui arrive aujourd’hui à la planète ?

« D’où est-ce qu’il vient ce placage ? Il vient de Chine, D’où est-ce qu’elle vient votre chemise ? Elle vient de Chine. On est tous là dedans ! Cela ne sert à rien de mettre le doigt sur quelqu’un ! On en profite tous de ça ! Ce qui faut c’est que les gens qui aillent chez Conforama disent : « il est fait où ce meuble ? Il est fait en Chine et bien je ne l’achète pas, je veux en acheter un autre ! » Donc c’est nous qui avons le pouvoir »

La décroissance ?

- Il faut accepter qu’on peut vivre mieux avec moins.

- Il vaut mieux une décroissance acceptée qu’une décroissance imposée.


"On comprend bien que c’est un système entier qui déconne, le système dans lequel on va et on est tous demandeur. Y’en a ras le bol de demander aux hommes politiques de faire ce qu’on n’a pas envie de faire ! C’est nous, tous ensembles, qui allons réussir, des hommes politiques de tout bord, des industriels aux ouvriers. Car ce qui va nous arriver demain est tellement grave qu’il y a intérêt à ce qu’on soit ensemble et si on ne veut pas un pays destabilisé il faudra rester ensemble. (…) Mon film, il est là pour ça, pour convaincre tout le monde, de la caissière de la Fnac jusqu’au PDG de la Fnac. C’est utopique, c’est naïf, et alors ???"

http://www.arretsurimages.net/





dimanche 20 septembre 2009

Les plastiques

En cliquant sur le lien vous vous retrouverez sur le site de la maison bio, sur un article particulièrement précis sur les plastiques qui nous entourent.

http://www.lamaisonbio.com/maison/la-v-rit-sur-les-plastiques-alimentaires.html

samedi 27 juin 2009

Les réponses de Yann Arthus Bertrand sur @si

Les réponses de Yann Arthus Bertrand :

http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=2096

Malheureusement le lien ne fonctionne que pour les abonnés d'Arrêt Sur Images.
Quel dommage!

Je n'ai pas le temps d'en faire un résumé mais en gros il répond aux attaques qui lui ont été faites concernant :

- les sponsors du film (faisant partie des industries polluantes et cherchant à se donner une image verte);
- les recettes réalisées par la vente des gadgets (sacs en coton bio imprimé "HOME"!!!!), les DVD...,
- sur ses motivations et l'impact de ses films sur la défense de l'environnement.

On peut ne pas être fan de ce genre de film, mais sa démarche est, à mon avis, tout à fait louable.
Il est tellement passionné lorsqu'il s'agit de dénoncer les dégâts dus aux activités insensées et irresponsables des êtres humains !

Mais il ne se contente pas de critiquer : c'est d'ailleurs ce qui est intéressant!
Il est également tout feu tout flamme quant à la responsabilité de chacun d'entre nous et notre pouvoir ou devoir à faire changer les choses en commençant par changer notre comportement de consommateur.

En bref, rien ne sert de faire notre mea culpa s'il n'y a pas d'action derrière.

Paradoxe : il dit qu'il ne faut pas être naïf : "les politiciens ne nous sauveront pas"! Mais ne serait-il pas lui-même naïf en pensant que nous allons tous nous prendre en charge et sauver la planète ?

vendredi 17 avril 2009

SCOT réunion du 23 mars dernier

Le temps passe vite...

Même très en retard, il me semble bon de vous remettre un petit aperçu de la réunion qui s'est tenue sur le SCOT le 23 mars dernier.

Le SCOT c'est le moyen par les citoyens de réfléchir sur comment organiser leur territoire à long terme (le SCOT voit sur 20 ans). Il est juridiquement d'ordre supérieur au PLU puisque le PLU doit être compatible avec les orientations du SCOT et les communes ont un délai de 3 ans pour se mettre en phase.

Concrètement, le SCOT se déroule en 3 phases :

- La première est la phase "diagnostic" portant au jour différentes études: économiques, urbaines, agricoles...
(Actuellement nous en sommes là.)
- Au début de la deuxième phase (août septembre 2010) le scot sera arrêté et une enquète publique sera menée durant 2 à 3 mois lors de laquelle la population aura la charge de vérifier que ses perspectives aient bien été traduites par le SCOT.
- Finalement le SCOT sera validé et le programme de d'aménagement et de développement durable (PADD) prendra le relais.

Alors qu'en est-il de cette constatation ?

LA CROISSANCE
Premièrement le SCOT regroupe 33 communes pour un total de 39 000 habitants.
Le département a gagné près de 20 000 habitants en 20 ans et cette croissance ne va pas s'arrêter, tout au plus ralentir. Il faut savoir qu'une croissance annuelle de 2% implique une augmentation de 13 000 habitants sur 15 ans. Ce sont donc 450 ha à dédier à l'habitat, sans parler des zones connexes (activités, services...).
Par conséquent, il faut réfléchir comment accueillir les nouveaux arrivants sur le territoire.
Le SCOT nous permet d'organiser à long terme les conditions d'accueil des nouveaux arrivants. Il paraît évident que l'habitat individuel va décroître avec le temps car il ne va pas dans le sens du développement durable : il est très gourmant en surface et contribue à la destruction de l'environnement naturel. Il va falloir revenir à un habitat collectif et locatif, il faut donc y penser maintenant afin d'éviter des écueils. Il est clair que ces évolutions vont d'abord passer par une évolution de la mentalité.

Notons qu'il est tout à fait possible d'envisager des habitations collectives avec des jardins communaux annexes.

Le SCOT peut faire en sorte que les communes tendent en ce sens car la densité a valeur juridique. Il peut aussi avoir un rôle de préconisation en fixant des pourcentages (par exemple il peut fixer un pourcentage de zones vertes à respecter).

NOTRE ATOUT
Ce que nous constatons c'est qu'il n'existe pas, pour l'instant, de phénomène de couronne autour de Montpellier comme on le voit autour d'autres grandes agglomérations. Par contre, le Sud Est de la communauté de communes est beaucoup plus urbanisé.

Le SCOT met donc en avant le problème de l'enjeu des terres agricoles : notre territoire se caractérise par une "ceinture verte" qu'il faudrait arriver à garder pour "la respiration" de notre région. Ces terres sont souvent des vignes en plein coeur des villages ou autour et beaucoup de viticulteurs gardent des terres "sous leur coude" pour les vendre à des promoteurs fonciers quand ils ont besoin de "liquide" : comment les en empêcher ou tout simplement règlementer ces ventes de terres agricoles ? La prochaine réunion aura pour objet principal ce sujet ...

Pour notre amap principalement la question qui nous tient à coeur est la suivante :
Comment faire venir des agriculteurs en sachant que nos terres ne sont pas de bonnes terres maraîchères ?

NOS POINTS FAIBLES
L'enjeu du SCOT est considérable car à long terme, le risque est de voir les communes du Sud Est se rejoindre en une immense couronne autour de Montpellier, créant ainsi un immense territoire périurbain.

En effet, c'est d'abord pour contrer l' agglo que le SCOT a été prévu car les élus de ce territoire veulent se prendre en mains. Or on a souligné le problème de la délimitation du périmètre du scot s'étendant d'est en ouest car elle est à l'opposé du relief qui est du nord vers le sud (le pic st loup nous séparant de st martin par ex), en contradiction aussi avec les activités des hommes (la plupart se déplacent sur montpellier) et des infrastructures routières existantes.

Le réel handicap c'est que 70 % des personnes de la zone Sud ESt travaillent à Montpellier. Ce territoire est donc dépendant de l'agglomération (à l'exception de Saint Gély et Saint Mathieu de Tréviers qui ont développé un secteur d'activités indépendant). D'autre part ce fait prend toute son importance en ce qui concerne l'environnement puisque 90 % de ces personnes se rendent individuellement sur leur lieu de travail en voiture.

Il paraît donc évident qu'il faut améliorer le transport urbain sur un axe Nord-Sud en créant un système efficace de navettes cadencées mais aussi et pourquoi pas envisager le développement du transport urbain sur un axe Est Ouest afin de préserver le Sud Est et de permettre le développement du Nord Ouest.

Afin de préserver cette qualité environnementale qui nous entoure, l'idée serait d'amener l'accroissement démographique sur le Nord Est en créant plusieurs pôles d'accueil. Cela est possible en développant plus d'équippements et de services autour de zones que le SCOT se chargera de définir.
Cependant cela crée un paradoxe : pour ne pas dépendre de Montpellier et faire des kms inutiles, on veut créer des pôles dans notre région : pôles économique, équipements (écoles ...). Certes, mais ne va-t-on pas abîmer notre territoire ?

CONCLUSION
Il faut développer l'autonomie du territoire :

- développement des terres agricoles,
- développement économique du Nord-ESt (développement des équippements et des services autour des pôles définis)
- développement de l'habitat collectif et locatif.

Enfin mais non des moindres, vient la question du financement de l'aménagement du scot : qui va payer ? Le département ? la région ? Ou les habitants ?
Le SCOT sera-t-il assez fort pour contrer la puissance foncière ?

Tout le monde semble d'accord sur le fait qu'il faudra une volonté politique très forte pour résister aux diverses pressions.

vendredi 13 mars 2009

Débat suite à la projection du film « Nos enfants nous accuseront » samedi 7 mars.

Comment faire pour que la cantine de Saint Mathieu passe en bio ?

Questions soulevées à notre Maire, M. Lopez :

- La communauté de communes pourrait-elle nous apporter une aide ?
- Comment a fait la commune de Saint Gely du Fesc pour passer en bio ?
- Pourrait-on s’approvisionner localement auprès de producteurs bio ?
- Que faire pour favoriser le maraîchage bio à Saint Mathieu ?
- OGM, Pesticides et viticulture : la mairie a-t-elle un rôle à jouer ?
- Quelles actions concrètes peut-on mener auprès des enfants ?

****************
« Il est temps de dépasser le stade individuel pour entreprendre collectivement. » a lancé M. Revel (AMAP de Saint Bauzille de Montmel) en guise d’ouverture du débat.

- La communauté de communes pourrait-elle nous apporter une aide ?
M. Lopez a expliqué qu'il n'était pas dans les compétences de la communauté de commune de gérer en quoi que ce soit les affaires relatives à l'éducation et la jeunesse.

- Comment a fait la commune de Saint Gely du Fesc pour passer en bio ?
La municipalité a tout simplement lancé un appel d'offre. Ils ont ainsi choisi une entreprise qui leur a proposé des repas bio. Ils ne travaillent que sur des contrats de un an ceci afin de garantir la qualité des prestations, de maintenir une pression d'exigence sur l'entreprise choisie et d'avoir plus de marge de manoeuvre au cas où ils ne seraient pas satisfaits des services. Bien sûr cela a eu des répercutions sur le coût car la cantine a augmenté de 30 à 40 cts par repas.
A Saint Mathieu de Tréviers, les cantines sont sur place avec un vrai cuisinier.

- Pourrait-on s’approvisionner localement auprès de producteurs bio ?
a demandé M. Nacri de l’APE (association des parents d’élèves)


M. Lopez évoque plusieurs difficultés :
- La première d'ordre financier car le coût de la nourriture est de seulement 1€47 par repas sur un coût total de 6€30. De nombreux produits pour la cantine sont des produits transformés (ne seraient-ce que les pâtes par exemple, cela représenterait donc un surcoût que de s’approvisionner auprès d’une coop.)
- L'autre difficulté est toujours d'ordre financier mais concerne la prévision budgétaire, car l’état parle de suppression des subventions aux régions et aux communes. Pour l’instant, pour la mairie, entreprendre de nouvelles initiatives semble être périlleux tant que l'avenir ne sera pas éclairci.
- Ensuite évidement la difficulté de trouver des agriculteurs bio localement.
D'autre part, certains agriculteurs fournissent des circuits longs et n'ont pas d'intérêt à vendre auprès d’une cantine a expliqué M. Carlin du Civam du Gard. Il faut trouver des producteurs en circuits courts qui seraient intéressés car cela leur permettrait une planification de leur production et l'assurance d'une production vendue (comme en AMAP).

- Que faire donc pour favoriser le maraîchage bio à Saint Mathieu ?
M. Revel nous a rappelé que c'est le moment de faire valoir l'agriculture locale grâce au SCOT. M. Lopez est d'accord pour dire que c'est le rôle des collectivités locales que de protéger les terres au profit de l'agriculture. Il est utile de reporter les propos de Sabine Durand (viticultrice bio du Domaine de la Triballe à Guzargue) par rapport aux difficultés du fermage et à la culture de la terre à proprement parlé qui se prête bien à la viticulture, à l'élevage caprin mais beaucoup moins au maraîchage. Cependant ce n’est pas parce que nos sols sont difficiles à cultiver qu’il faut rester dans l’inaction.


- OGM, Pesticides et viticulture : la mairie a-t-elle un rôle à jouer ?
Mme Françoise Paris endocrinologue du service d'endocrinologie pédiatrique du Professeur Sultan au CHRU de Montpellier nous a rappelé l'importance du bio par rapport aux fruits et légumes traités. Chez les êtres vivants , on retrouve les pesticides principalement dans les graisses. Ils perturbent les glandes hormonales d'où des problèmes de différentiation sexuelles, des pubertés précoces, etc. Le problème, ce n'est pas un type de pesticide en particulier, mais plutôt la synergie de différentes substances combinées. Elles représentent un réel danger surtout que ces substances ont une durée de vie très longue et que l'on a remarqué un effet trans générationnel sur les animaux de laboratoires exposés à divers produits chimiques.
L’école Garonne est au milieu de vignes, le village est entouré de vignes "ce qui n’est pas pour nous déplaire tout au contraire. Pour ceux qui sont nés ici et qui ont grandi ici la vigne fait partie intégrante de notre vie" souligne le M. le maire avec affection. Cependant, lorsque les agriculteurs traitent avec des produits phytosanitaires toxiques, cela inquiète la population. Tout le monde a semblé d'accord pour dire qu'il fallait installer un dialogue avec les viticulteurs. Serait-il possible pour la mairie, par exemple, de prévenir la population des jours de traitement? M. Lopez fait la grimace, car non, bien entendu, il n’est pas possible pour la mairie de jouer un rôle intermédiaire entre la population et les viticulteurs. Cependant il rappelle que nos viticulteurs sont sensibilisés à ce problème. « Ils sont très prudents » insiste-t-il. Et de conclure qu’une dizaine de viticulteurs du Pic sont en voie de passer en bio ! Quant aux OGM il n’est pour l’instant aucunement question d’émettre un arrêté interdisant les OGM à Saint Mathieu.

Alors que faire pour qu’une cantine bio voit le jour sur Saint Mathieu de Tréviers ?

- Quelles actions concrètes peut-on mener auprès des enfants ?
Le cœur du problème semble être la sensibilisation des enfants. Ce sont eux qui, véritables leviers, feront changer leurs parents.
Une initiative avait d’ailleurs été réalisée, il y a quelques années, avec le concours des instituteurs, sur l'éducation des jeunes enfants au goût : des repas bio avaient été proposés ainsi qu'un travail sur les saveurs et sur les fruits et légumes de saison. M. Lopez a dit qu'il n'était pas du tout opposé à toute initiative de ce genre. M. Carlin du Civam du Gard a insisté sur le fait que le passage au bio doit être progressif pour permettre aux enfants de s'adapter à des saveurs très marquées et différentes de celles de la restauration " industrielle ".

APE, enseignants, parents d’élèves, à vous d’entreprendre maintenant la suite ! Vos actions seront décisives !!!!

dimanche 8 février 2009

Café débat "produire local, manger local"

Le café débat "produire local, manger local" organisé par l'association CADES s'est tenu au Campotel le 3 février dernier et nous a mis en présence de Sylvère Gonzalvez de l'association Terroir Direct, Sabine Durand viticultrice bio du domaine de la Triballe à Guzargue, Patrice Revel de l'AMAP de Saint Bauzille de Montmel et notre AMAP accompagnée de notre productrice Isabelle Jourdan.

Suite aux intéressantes discussions de la soirée, nous vous proposons non pas un résumé mais quelques réflexions que nous jugeons pertinent de délivrer :

En premier lieu, la démarche d'un adhérent d'une AMAP est très différente de celle d'un consommateur. Le produit qu'il soit " bio " ou pas, n'est pas tant au coeur de la motivation originelle que la relation humaine.
Bien entendu la qualité n'est pas mise de côté mais c'est l'aspect philanthropique (l'être humain et la valorisation ou ce qui peut conduire au progrès de celui-ci) de l'AMAP qui entraîne l'exigence de qualité.
L'agriculteur, comme l'adhérent, a déjà fait un chemin de prise de conscience vis à vis:
  • - de l'utilisation de produits chimiques (pesticides, herbicides ou engrais),
  • - de la conservation des aliments (utilisation de methylcyclopropène versus consommation de produits de saison),
  • - des OGM,
  • - de l'aberration des circuits de la grande distribution concernant les produits frais,
  • - de la deshumanisation et de la manipulation de l'être humain dans les grandes surfaces,
  • - de la protection évidente du patrimoine que constitue la nature, et de l'humilité de l'homme quant à sa place dans l'univers.

Le partage de ce fait de conscience relie les différents acteurs de l'AMAP : La relation humaine est donc l'énergie motrice.
D'autre part il y a un lien social plus fort entre l'agriculteur, les administrateurs de l'AMAP et les adhérents. Au coeur de ce lien social : un pacte de solidarité vis à vis de la production, une relation de confiance plus profonde entre l'agriculteur et les autres acteurs, une participation active de chacun (desherbage collectif, distribution des paniers…). Nous ne sommes plus dans la consommation passive.
Il s'agit vraiment d'une autre façon de consommer.

Le deuxième point vise ce qui se joue actuellement avec le SCOT (schéma de Cohérence territoriale).
Il serait illusoire de penser que l'essaimage d'AMAP va résoudre les problèmes d'environnement. Nous ne gommerons pas les défauts qu'apporte l'évolution de notre mode de vie avec des paniers de légumes !
Il ne s'agit pas non plus d'étaler des constats alarmistes ou culpabilisateurs. Il s'agit de susciter une réflexion globale sur notre environnement direct.

Tout d'abord le SCOT, ça n'est pas de la gestion d'écotourisme. C'est également la maîtrise de l'urbanisation autour du LIEN, la cohérence du développement des transports en commun, la conservation d'espaces naturels entre les communes, l'évolution de la densité de l'habitat...
Par conséquent la part des terres agricoles est concernée directement. Pour le SCOT les directives sont claires, il faut renforcer l'agriculture locale et proximale, préserver les zones agricoles. Les zones agricoles oui, mais les hommes qui en font leur métier ? Il faudrait attirer des jeunes agriculteurs.
Pourquoi est-il si difficile pour un agriculteur de s'installer ? Il faut savoir que le fermage lie le bailleur de terre et l'agriculteur pour une période de neuf ans ! Aucun propriétaire terrien actuellement n'a envie de bloquer l'utilisation de ses terres pour une période aussi longue sans compter la gestion administrative relativement lourde que cela suppose.
Le SCOT c'est aussi de nombreuses études : établissement de cartes des ressources, recherches de zones où l'on peut mettre des éoliennes ou des panneaux photovoltaïques, contournement de Saint-Mathieu. (Le LIEN draine 8000 véhicules par jour depuis son ouverture, et cela a vraisemblablement fait augmenter le trafic dans Saint-Mathieu.)

Le SCOT peut être un vrai levier économique local : recherches avec les énergies renouvelables, traitement de l'eau, etc. peuvent aboutir à de vrais projets économiquement viables. Le schéma d'aménagement local prévu dans le SCOT pourrait apporter une solution pour l'agriculture si les politiques de nos communes s'y engagent. A nous, citoyens, de leur montrer notre réel souci de préserver l'agriculture dans nos régions... La demande conséquente que nous avons eu à l'AMAP de Saint Mathieu témoigne de l'émergence d'un besoin issu de la population de retrouver une indépendance nutritionnelle locale, d'où l'importance des orientations du SCOT et de la gestion des sols. Intéressons-nous au SCOT actuellement en étude sur notre territoire !*



* Comment ? En demandant à la mairie des informations complémentaires sur la tenue et l'issue des réunions, et/ou en visitant le site suivant :
http://scot-picsaintloup.fr/index.php?rub=symi&ssrub=hist