vendredi 17 avril 2009

SCOT réunion du 23 mars dernier

Le temps passe vite...

Même très en retard, il me semble bon de vous remettre un petit aperçu de la réunion qui s'est tenue sur le SCOT le 23 mars dernier.

Le SCOT c'est le moyen par les citoyens de réfléchir sur comment organiser leur territoire à long terme (le SCOT voit sur 20 ans). Il est juridiquement d'ordre supérieur au PLU puisque le PLU doit être compatible avec les orientations du SCOT et les communes ont un délai de 3 ans pour se mettre en phase.

Concrètement, le SCOT se déroule en 3 phases :

- La première est la phase "diagnostic" portant au jour différentes études: économiques, urbaines, agricoles...
(Actuellement nous en sommes là.)
- Au début de la deuxième phase (août septembre 2010) le scot sera arrêté et une enquète publique sera menée durant 2 à 3 mois lors de laquelle la population aura la charge de vérifier que ses perspectives aient bien été traduites par le SCOT.
- Finalement le SCOT sera validé et le programme de d'aménagement et de développement durable (PADD) prendra le relais.

Alors qu'en est-il de cette constatation ?

LA CROISSANCE
Premièrement le SCOT regroupe 33 communes pour un total de 39 000 habitants.
Le département a gagné près de 20 000 habitants en 20 ans et cette croissance ne va pas s'arrêter, tout au plus ralentir. Il faut savoir qu'une croissance annuelle de 2% implique une augmentation de 13 000 habitants sur 15 ans. Ce sont donc 450 ha à dédier à l'habitat, sans parler des zones connexes (activités, services...).
Par conséquent, il faut réfléchir comment accueillir les nouveaux arrivants sur le territoire.
Le SCOT nous permet d'organiser à long terme les conditions d'accueil des nouveaux arrivants. Il paraît évident que l'habitat individuel va décroître avec le temps car il ne va pas dans le sens du développement durable : il est très gourmant en surface et contribue à la destruction de l'environnement naturel. Il va falloir revenir à un habitat collectif et locatif, il faut donc y penser maintenant afin d'éviter des écueils. Il est clair que ces évolutions vont d'abord passer par une évolution de la mentalité.

Notons qu'il est tout à fait possible d'envisager des habitations collectives avec des jardins communaux annexes.

Le SCOT peut faire en sorte que les communes tendent en ce sens car la densité a valeur juridique. Il peut aussi avoir un rôle de préconisation en fixant des pourcentages (par exemple il peut fixer un pourcentage de zones vertes à respecter).

NOTRE ATOUT
Ce que nous constatons c'est qu'il n'existe pas, pour l'instant, de phénomène de couronne autour de Montpellier comme on le voit autour d'autres grandes agglomérations. Par contre, le Sud Est de la communauté de communes est beaucoup plus urbanisé.

Le SCOT met donc en avant le problème de l'enjeu des terres agricoles : notre territoire se caractérise par une "ceinture verte" qu'il faudrait arriver à garder pour "la respiration" de notre région. Ces terres sont souvent des vignes en plein coeur des villages ou autour et beaucoup de viticulteurs gardent des terres "sous leur coude" pour les vendre à des promoteurs fonciers quand ils ont besoin de "liquide" : comment les en empêcher ou tout simplement règlementer ces ventes de terres agricoles ? La prochaine réunion aura pour objet principal ce sujet ...

Pour notre amap principalement la question qui nous tient à coeur est la suivante :
Comment faire venir des agriculteurs en sachant que nos terres ne sont pas de bonnes terres maraîchères ?

NOS POINTS FAIBLES
L'enjeu du SCOT est considérable car à long terme, le risque est de voir les communes du Sud Est se rejoindre en une immense couronne autour de Montpellier, créant ainsi un immense territoire périurbain.

En effet, c'est d'abord pour contrer l' agglo que le SCOT a été prévu car les élus de ce territoire veulent se prendre en mains. Or on a souligné le problème de la délimitation du périmètre du scot s'étendant d'est en ouest car elle est à l'opposé du relief qui est du nord vers le sud (le pic st loup nous séparant de st martin par ex), en contradiction aussi avec les activités des hommes (la plupart se déplacent sur montpellier) et des infrastructures routières existantes.

Le réel handicap c'est que 70 % des personnes de la zone Sud ESt travaillent à Montpellier. Ce territoire est donc dépendant de l'agglomération (à l'exception de Saint Gély et Saint Mathieu de Tréviers qui ont développé un secteur d'activités indépendant). D'autre part ce fait prend toute son importance en ce qui concerne l'environnement puisque 90 % de ces personnes se rendent individuellement sur leur lieu de travail en voiture.

Il paraît donc évident qu'il faut améliorer le transport urbain sur un axe Nord-Sud en créant un système efficace de navettes cadencées mais aussi et pourquoi pas envisager le développement du transport urbain sur un axe Est Ouest afin de préserver le Sud Est et de permettre le développement du Nord Ouest.

Afin de préserver cette qualité environnementale qui nous entoure, l'idée serait d'amener l'accroissement démographique sur le Nord Est en créant plusieurs pôles d'accueil. Cela est possible en développant plus d'équippements et de services autour de zones que le SCOT se chargera de définir.
Cependant cela crée un paradoxe : pour ne pas dépendre de Montpellier et faire des kms inutiles, on veut créer des pôles dans notre région : pôles économique, équipements (écoles ...). Certes, mais ne va-t-on pas abîmer notre territoire ?

CONCLUSION
Il faut développer l'autonomie du territoire :

- développement des terres agricoles,
- développement économique du Nord-ESt (développement des équippements et des services autour des pôles définis)
- développement de l'habitat collectif et locatif.

Enfin mais non des moindres, vient la question du financement de l'aménagement du scot : qui va payer ? Le département ? la région ? Ou les habitants ?
Le SCOT sera-t-il assez fort pour contrer la puissance foncière ?

Tout le monde semble d'accord sur le fait qu'il faudra une volonté politique très forte pour résister aux diverses pressions.