vendredi 13 mars 2009

Débat suite à la projection du film « Nos enfants nous accuseront » samedi 7 mars.

Comment faire pour que la cantine de Saint Mathieu passe en bio ?

Questions soulevées à notre Maire, M. Lopez :

- La communauté de communes pourrait-elle nous apporter une aide ?
- Comment a fait la commune de Saint Gely du Fesc pour passer en bio ?
- Pourrait-on s’approvisionner localement auprès de producteurs bio ?
- Que faire pour favoriser le maraîchage bio à Saint Mathieu ?
- OGM, Pesticides et viticulture : la mairie a-t-elle un rôle à jouer ?
- Quelles actions concrètes peut-on mener auprès des enfants ?

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« Il est temps de dépasser le stade individuel pour entreprendre collectivement. » a lancé M. Revel (AMAP de Saint Bauzille de Montmel) en guise d’ouverture du débat.

- La communauté de communes pourrait-elle nous apporter une aide ?
M. Lopez a expliqué qu'il n'était pas dans les compétences de la communauté de commune de gérer en quoi que ce soit les affaires relatives à l'éducation et la jeunesse.

- Comment a fait la commune de Saint Gely du Fesc pour passer en bio ?
La municipalité a tout simplement lancé un appel d'offre. Ils ont ainsi choisi une entreprise qui leur a proposé des repas bio. Ils ne travaillent que sur des contrats de un an ceci afin de garantir la qualité des prestations, de maintenir une pression d'exigence sur l'entreprise choisie et d'avoir plus de marge de manoeuvre au cas où ils ne seraient pas satisfaits des services. Bien sûr cela a eu des répercutions sur le coût car la cantine a augmenté de 30 à 40 cts par repas.
A Saint Mathieu de Tréviers, les cantines sont sur place avec un vrai cuisinier.

- Pourrait-on s’approvisionner localement auprès de producteurs bio ?
a demandé M. Nacri de l’APE (association des parents d’élèves)


M. Lopez évoque plusieurs difficultés :
- La première d'ordre financier car le coût de la nourriture est de seulement 1€47 par repas sur un coût total de 6€30. De nombreux produits pour la cantine sont des produits transformés (ne seraient-ce que les pâtes par exemple, cela représenterait donc un surcoût que de s’approvisionner auprès d’une coop.)
- L'autre difficulté est toujours d'ordre financier mais concerne la prévision budgétaire, car l’état parle de suppression des subventions aux régions et aux communes. Pour l’instant, pour la mairie, entreprendre de nouvelles initiatives semble être périlleux tant que l'avenir ne sera pas éclairci.
- Ensuite évidement la difficulté de trouver des agriculteurs bio localement.
D'autre part, certains agriculteurs fournissent des circuits longs et n'ont pas d'intérêt à vendre auprès d’une cantine a expliqué M. Carlin du Civam du Gard. Il faut trouver des producteurs en circuits courts qui seraient intéressés car cela leur permettrait une planification de leur production et l'assurance d'une production vendue (comme en AMAP).

- Que faire donc pour favoriser le maraîchage bio à Saint Mathieu ?
M. Revel nous a rappelé que c'est le moment de faire valoir l'agriculture locale grâce au SCOT. M. Lopez est d'accord pour dire que c'est le rôle des collectivités locales que de protéger les terres au profit de l'agriculture. Il est utile de reporter les propos de Sabine Durand (viticultrice bio du Domaine de la Triballe à Guzargue) par rapport aux difficultés du fermage et à la culture de la terre à proprement parlé qui se prête bien à la viticulture, à l'élevage caprin mais beaucoup moins au maraîchage. Cependant ce n’est pas parce que nos sols sont difficiles à cultiver qu’il faut rester dans l’inaction.


- OGM, Pesticides et viticulture : la mairie a-t-elle un rôle à jouer ?
Mme Françoise Paris endocrinologue du service d'endocrinologie pédiatrique du Professeur Sultan au CHRU de Montpellier nous a rappelé l'importance du bio par rapport aux fruits et légumes traités. Chez les êtres vivants , on retrouve les pesticides principalement dans les graisses. Ils perturbent les glandes hormonales d'où des problèmes de différentiation sexuelles, des pubertés précoces, etc. Le problème, ce n'est pas un type de pesticide en particulier, mais plutôt la synergie de différentes substances combinées. Elles représentent un réel danger surtout que ces substances ont une durée de vie très longue et que l'on a remarqué un effet trans générationnel sur les animaux de laboratoires exposés à divers produits chimiques.
L’école Garonne est au milieu de vignes, le village est entouré de vignes "ce qui n’est pas pour nous déplaire tout au contraire. Pour ceux qui sont nés ici et qui ont grandi ici la vigne fait partie intégrante de notre vie" souligne le M. le maire avec affection. Cependant, lorsque les agriculteurs traitent avec des produits phytosanitaires toxiques, cela inquiète la population. Tout le monde a semblé d'accord pour dire qu'il fallait installer un dialogue avec les viticulteurs. Serait-il possible pour la mairie, par exemple, de prévenir la population des jours de traitement? M. Lopez fait la grimace, car non, bien entendu, il n’est pas possible pour la mairie de jouer un rôle intermédiaire entre la population et les viticulteurs. Cependant il rappelle que nos viticulteurs sont sensibilisés à ce problème. « Ils sont très prudents » insiste-t-il. Et de conclure qu’une dizaine de viticulteurs du Pic sont en voie de passer en bio ! Quant aux OGM il n’est pour l’instant aucunement question d’émettre un arrêté interdisant les OGM à Saint Mathieu.

Alors que faire pour qu’une cantine bio voit le jour sur Saint Mathieu de Tréviers ?

- Quelles actions concrètes peut-on mener auprès des enfants ?
Le cœur du problème semble être la sensibilisation des enfants. Ce sont eux qui, véritables leviers, feront changer leurs parents.
Une initiative avait d’ailleurs été réalisée, il y a quelques années, avec le concours des instituteurs, sur l'éducation des jeunes enfants au goût : des repas bio avaient été proposés ainsi qu'un travail sur les saveurs et sur les fruits et légumes de saison. M. Lopez a dit qu'il n'était pas du tout opposé à toute initiative de ce genre. M. Carlin du Civam du Gard a insisté sur le fait que le passage au bio doit être progressif pour permettre aux enfants de s'adapter à des saveurs très marquées et différentes de celles de la restauration " industrielle ".

APE, enseignants, parents d’élèves, à vous d’entreprendre maintenant la suite ! Vos actions seront décisives !!!!